Deux ans en immersion dans des vies chaotiques auprès des SDF de Sète et Montpellier. Alcool, bastons, violence contre les femmes, flics, pompiers, trafic de Subutex, piquouse derrière des murets, prison, crise de manque, polonais avec des barre à mine… Qui barrent la porte et coup de poing arrêté à 2 cm de mon visage.
Personne n’est à la rue par le seul manque d’argent. Mais on s’y retrouve par manque d’amour. Sans solidarité familiale et sans stabilité émotionnelle, c’est le point de bascule.
Le mythe du chômeur à la rue est une illusion. De l’argent, il y en a : RSA, APL, manche.
Tous les bénéficiaires des minimas sociaux ne sont pas sur le trottoir. Les SDF ne savent pas s’occuper d’eux. On ne leur a pas appris.
Squat dans les anciens bureau d’une usine de pièces détachées pour l’automobile.
A la tombée de la nuit, Maria, Stéphane, Slawek et sa copine danse dans le squat de l’ancienne usine.
Slawek et Maria. La frontière entre le jeu et la violence est floue.
Stéphane et Maria étaient ensemble. Ils vivaient dans le squat de l’usine. Ils prenaient soin l’un de l’autre. Quand ils se sont séparés, l’unique repère affectif que constituait leur couple a disparu. Ils ont sombré chacun à leur façon. Lui est mort dans une bagarre. Elle est allée en prison pour agression.
Mike
A la sortie de sa « chambre », Mathieu arrive dans cette ancienne usine. Il part chercher de l’eau.
Giuseppe vit dans une ancienne station service. Très affecté psychologiquement, il stocke dans le même endroit nourriture et déchets.
Dans un abri fait de planches et de bâches. Raccordées au réseau public, l’électricité et la lumière ne sont disponibles que de 17h à 7h du matin.
Francis a été retrouvé mort de froid dans un parking durant le mois de décembre. Il possédait une retraite confortable. Les marques sur son visage corresponde à une de ses tentatives de suicide. Il a sauté du haut d’un immeuble. Sa femme est partie. Il est désespéré.
25% des SDF seraient psychotiques. Pas assez fous pour être internés, pas assez structurés pour se débrouiller seul. Celui-ci, dont je ne connaîtrais pas le prénom, me proposa de « revenir vendredi pour voir des choses paranormales ».
Sébastien montre son cul en plein milieu du square un après-midi. Il est complètement saoul. Il sait qu’il partira en garde-à-vue d’ici la fin de la journée. Il a braqué le RSA d’un autre SDF la veille.
Le subutex, substitut à l’héroïne, est souvent sniffé ou injecté. La sensation procurée est ainsi plus forte et plus proche de celle de la drogue.
Bambou
Sur un terrain à l’écart de la ville, les SDF se sont organisés avec un mobil-home, des caravanes et des poules.
Une enfant et son père viennent rendre visite à des amis SDF qui vivent sur un terrain un peu à l’écart de la ville.
La caravane est un autre moyen d’avoir une certaine intimité. C’est un abri face à la violence extérieure. Il permet de mettre de la distance entre soi et la rue.
Christophe se rase sur un parking. Il vit aujourd’hui en appartement. Il a été soutenu par sa compagne pendant des mois lorsqu’il a arrêté l’alcool.
Michel dans son squat. Il gère les débordements, les entrées et les sorties. Il tient à sa tranquillité. Lorsqu’il partira, l’atmosphère du squat se dégradera. Il sera finalement fermé par le propriétaire des locaux qui était tolérant jusque là.
Sept heure du matin : réveil, premières cigarettes, premières bières. Rassembler quelques affaires et partir pour la journée. La police passera à huit heure pour vérifier que personne n’est resté. La mairie de Sète a déboursé plusieurs milliers d’euros pour empêcher l’accès à ce bâtiment.
Sept heure du matin : réveil, premières cigarettes, premières bières. Rassembler quelques affaires et partir pour la journée. La police passera à huit heure pour vérifier que personne n’est resté. La mairie de Sète a déboursé plusieurs milliers d’euros pour empêcher l’accès à ce bâtiment.
Sept heure du matin : réveil, premières cigarettes, premières bières. Rassembler quelques affaires et partir pour la journée. La police passera à huit heure pour vérifier que personne n’est resté. La mairie de Sète a déboursé plusieurs milliers d’euros pour empêcher l’accès à ce bâtiment.